L’érysimum, ou encore barbarée, vélar, herbe aux chantres, Sisymbrium officinale, de la famille des Brassicaceae, est une plante annuelle ou bisannuelle, velue, dressée, à rameaux étalés. La tige raide et dure de 30 à 60 cm de haut étend presque à angle droit des rameaux.
Les feuilles sont divisées en une seule fois en lobes larges, irréguliers et inégaux. Les fleurs, minuscules, sont jaune pâle et réunies en grappes. Elles apparaissent de juin à octobre.
Le fruit est un silique de 2 cm de longueur appliqué contre la tige.
L’érysimum est répandu dans toute l’Europe, la plus grande partie de l’Asie et dans toutes les régions tempérées. Elle se rencontre au bord des chemins, dans les cours des villages, les terrains vagues et les décombres.
Usages
Dioscoride considérait l’érysimum comme très efficace contre les catarrhes pulmonaires, les toux purulentes, l’ictère et les poisons.
Matthiole (1554) en utilisait les graines contre les pertes séminales et la donnait dans du vin pour expulser les calculs rénaux.
L’action bienfaisante de l’érysimum sur le larynx et le pharynx a été reconnue par Cazin en 1854, par Saintignon en 1908 et par divers autres, elle a été ensuite confirmée par le Dr H. Leclerc.
Usages actuels
La plante renferme des glucides notamment des osides (mucilages et pectine) et des traces d’huile essentielle contenant des dérivés soufrés
L’érysimum possède des propriétés anti-inflammatoires et antispasmodiques.
On lui attribue également des activités antitussives et expectorantes.
On lui reconnaît par ailleurs des vertus diurétiques.
Les extraits d’erysimum sont adoucissants, astringents et hydratants.
En pharmacie, l’erysimum est traditionnellement utilisé dans le traitement de la toux, au cours des affections bronchiques aiguës bénignes, lors des affections de la cavité buccale ou de l’oropharynx (enrouements et maux de gorge).
Folklore
“Sisymbrium” vient du grec “sisymbrion”, ancien nom d’un cresson.
Les preuves indubitables de ses succès en médecine datent de la Renaissance, sous la plume de Jacques Dalechamps, témoin élogieux de son confrère de Montpellier, Guillaume Rondelet, qui avait rendu, grâce à l’érysimum, sa voix d’ange à l’enfant de choeur : ainsi, au XVIIe. siècle, Racine lui-même conseille ce remède à Boileau qui s’était plaint d’être aphone en lui racontant le succès quasi miraculeux de cette herbe utilisée pour traiter la perte de voix d’un petit chanteur, aphone depuis 6 mois, qui devait chanter en solo devant le Roi à Notre Dame de Paris. Depuis, l’érysimum s’appelle l’”herbe au chantre”, elle est devenue la plante des orateurs, des comédiens et des chanteurs.
Une fois séchée, elle ne garde pas ses propriétés, aussi vaut-il mieux , à la ville ou hors saison, l’employer sous des formes galéniques respectant son action, tels sirop et boules de gomme qui, sont actuellement vendu en pharmacie pour lutter avec un succès jamais démenti contre les enrouements et les pertes de voix.
Où trouver l’érysimum
Cette plante très commune pousse le long des haies, au bord des chemins et dans les terrains en friche. Ses feuilles vert foncé toutes déchiquetées poussent sur des tiges squelettiques désordonnées. Et les petites fleurs jaunes à quatre pétales sont typiques des crucifères, disposées en épis le long des rameaux. Elles s’épanouissent de mai à septembre, puis viennent de longues et minces gousses.
De l’essence allylique
L’érysimum est une plante qui contient une forte proportion d’essence allylique, une essence sulfurée sans doute grandement responsable de ses bienfaits ! De la famille des crucifères, elle est considérée comme la plante spécifique des cordes vocales.
Surtout frais
On emploie la plante entière et, plus elle est fraîche, plus elle semble efficace. Il suffit de la préparer en infusion. Comptez deux cuillerées à soupe pour une tasse d’eau bouillante et laissez infuser 20 minutes ( sous un couvercle ). Buvez-en trois ou quatre tasses dans la journée. Vous pouvez aussi employer la plante sèche, mais pour qu’elle ait un maximum d’efficacité, préparez-la de la manière suivante: comptez 40 à 60 g de plante sèche pour un litre d’eau tiède. Laissez macérer toute la nuit. Passez le matin et buvez votre litre dans la journée, en quatre ou cinq fois, entre les repas. Faites à chaque fois tiédir la macération et sucrez avec du miel.
Un délicieux sirop
Vous pouvez aussi fabriquer votre sirop: faites bouillir 30 g de feuilles et de fleurs d’érysimum et 10 g de réglisse ( sauf si vous souffrez d’hypertension ) dans un litre d’eau jusqu’à réduction du tiers. Ajoutez 200 g de miel et faites chauffer au bain-marie jusqu’à obtenir la consistance d’un sirop. Mettez en flacon. Prenez-en 4 à 5 cuillerées à dessert par jour en cas d’enrouements, d’extinction de voix ou de mal de gorge plus généralement.